[Critique] Un Balcon sur la Mer, de Nicole Garcia

Publié le par BDboY

http://img.ozap.com/03C003C003833044-photo-un-balcon-sur-la-mer.jpgIl est des films qui vous touchent au plus profond et vous font ressortir des émotions comme on en connaît rarement. Ces films sont rares et se savourent avec délectation... Oui, mais Un Balcon sur la Mer ne fait pas partie de ceux là !

 

Et pourtant ce n'est pas faute d'avoir essayé puisque le film commence très bien. La première heure présentant des personnages attachants et bien écrits, de surcroît interprétés par des acteurs qui savent se faire oublier (Dujardin prouve une nouvelle fois que sa palette est vaste et qu'il sait peindre de beaux tableaux). Mais alors pourquoi la sauce ne prend pas ? Bah d'abord à cause d'un scénario plus que capillotracté et à un rythme totalement foiré, l'un n'aidant pas l'autre... Et c'est dommage parce qu'il y a des bonnes idées !

 

Tout partait pourtant très bien dans cette ambiance de nostalgie de l'enfance. En effet, là où le film fait fort c'est dans représentation du souvenir. Une véritable sous intrigue qui se dessine au fur et à mesure que les personnages se la reconstruisent, avec son lot de non-dits et d'informations oubliées. La réalisatrice n'hésite pas à montrer deux fois les mêmes événements en y apportant un nouvel élément qui en change totalement la compréhension. Des scènes qui, de part leur contexte historique, donne de l'ampleur aux personnages et une réelle profondeur. Chacun se construit à nos yeux et on apprend à les connaître en revivant avec eux leur innocence, leur incompréhension d'un monde sous tension et leurs déchirants adieux. Et de ce coté là, c'est le personnage de Marie Jeanne, campée par Marie-Josée Croze, qui apparaît comme étant le plus réussi et le plus touchant. En constante recherche du bonheur, contrainte à mentir sans arrêt, et au final plus victime que réellement imposteur. C'est marrant à dire, et peut être un peu facile dans la représentation de son malheur, mais finalement la base de cette pyramide de mensonge est sa teinture. Lorsqu'elle décide de retrouver sa couleur de cheveux d'origine, tout s'écroule pour ne montrer plus que la vérité. Un perso que j'aurais vraiment énormément aimé s'il n'avait pas été mêlé à une intrigue aussi absurde !

 

http://publikart.net/wp-content/uploads/2010/12/un-balcon-sur-la-mer-photo.jpg

Car oui venons en au fait. Le film retombe comme un soufflet quand on se rend compte à trois quart d'heure de la fin que l'heure passée n'a servit strictement à rien et que sa seule justification est la présentation de ses deux protagonistes qui aurait pu tenir en 20 minutes ! Garcia s'emmerde à créer une intrigue de magouille immobilière qui au final ne débouche sur rien du tout et n'influe en rien sur le dénouement du scénario. What the fuck ! Sans ce coté mafia du pauvre, le déroulement des choses aurait été inchangé, et on se retrouve avec la méchante impression que cet aspect du script n'est là que pour rallonger la durée. C'est à ce moment là qu'on commence à se dire que les gentilles dames au guichet ont oublié de nous filer le tube de vaseline offert avec le ticket du film ! A partir de là, toute la relation qu'on avait les personnages s'en retrouve foutue en l'air, tellement on a le sentiment d'avoir été pris pour un con. C'est vraiment débile parce qu'on y tenait à cette histoire d'amour sur fond de quiproquo.

 

Et que dire de la dernière scène. Coup de grâce ou ultime coup de latte dans les roubignoles ? Un séquence qui tombe comme un cheveux dans la soupe puisque absolument rien ne l'amène, rien ne la justifie et sa réplique finale nous fait penser que le film n'était qu'une vaste blague, tant le double sens de celle ci est grossier et invraisemblable. J'aimerais en dire plus, mais j'ai jamais aimé griller une fin de film, aussi mauvais soit il.

 

http://www.cinemovies.fr/images/data/photos/19250/un-balcon-sur-la-mer-2010-19250-47015131.jpg

 

En résumé, on se retrouve face à un faux bon film qui démarre très bien mais se casse littéralement la gueule à mi chemin. La faute à un script bancal qui, par ses rebondissements sortis de nulle part, abouti à un rythme qui se traîne à partir de la moitié du film. Se faire chier quand on va voir un film, c'est pas ce qu'on recherche, il serait bon d'y penser parfois ! Mais merde, ça m'énerve de casser ce film parce qu'il y a de très bonne choses, j'ai vraiment aimé cette façon de montrer le souvenir et le poids du temps. J'ai vraiment beaucoup aimé aussi la mise en scène et la façon de filmer. C'est simple, les images sont réellement superbes et les paysages du Sud n'ont pas à avoir honte de la représentation qu'en donne Nicole Garcia. Chaque plan large est d'une beauté incroyable et la lumière est juste sublime... Donc oui, ça m'emmerde, mais au final ce sera un 2/6, en pensant au super film que ce Balcon sur la Mer aurait pu être s'il avait été mieux mené...

Publié dans cinoche

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article