[Critique] Nous Sommes la Nuit, de Dennis Gansel

Publié le par BDboY

http://www.lyricis.fr/wp-content/uploads/2010/11/Nous-sommes-la-nuit-Affiche-France.jpgOn ravive ce blog en commençant avec la présentation d'un film qui a bien de la gueule !

 

Dennis Gansel, réalisateur de La Vague nous livre un film de vampires qui fait fort du bien ! Fini les Twilight de mes couilles, voilà un vrai film de ghoules suceuses de sang qui a des couilles, alors que ses protagonistes sont de bien belles représentantes de la caste féminine.

 

Certes, on pourrait trouver la trame classique, à juste titre, puisqu'elle nous présente une nouvelle fois une recrue convertie au vampirisme et qui ne parvient pas à s'adapter à son nouveau mode de vie. En soit, on n'est pas si éloigné que ça d'un Entretien avec un Vampire modernisé. Mais ce coté girl powa apporte quelque chose de plus, une sorte de féminité exhubérante et assumée. Une féminité que le perso principal de Lena va bientôt découvrir, sa métamorphose d'humain vers vampire pouvant s'assimiler à une autre, celle du garçon manqué vers une femme libérée. Preuve en est la présentation du personnage même, qui est d'abord prise pour un bonhomme par le policier à sa poursuite et qui va progressivement tomber amoureux. Lena campe ainsi un personnage à l'identification parfaitement menée puisque sa transformation s'apparente à celle d'une jeune femme en voie de s'assumer en tant que telle.  Et s'accepter tel que l'on est, n'est-ce pas là l'une des angoisses que l'on partage tous plus ou moins ?

 

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C'est donc par ses personnages que le film brille, plus que par dans sa volonté d'intégrer les légendes vampires à un univers plausible (même si totalement cohérent). En effet, rien de réellement neuf dans la description du mythe, plus une envie de redorer l'image du vampire, détruite par les Twilight. Les vamps sont dotées d'un pouvoir de séduction accru, de capacités surnaturelles, immortelles, plus que jamais assoifées de sang, etc... Le trio de suceuses (oui je sais blague facile) marque donc parce que chacune d'elle possède une personnalité travaillée et qu'aucune n'apparait plate à l'écran. Entre une excentrique, dont la jeunesse apparente lui donne une aura d'innocence éternelle et une actrice ratée du cinéma muet, image intemporelle de la mélancolie, on ne peut que se sentir séduit. Mais c'est la figure de leader que représente le personnage de Louise qui marquera le plus les esprits. Véritable représentation d'un Dracula au féminin, l'actrice Nina Hoss dégage un charmisme de folie. Tantôt effrayante dans ses phases de tuerie, tantôt débordante de tristesse lorsqu'elle révèle sa véritable malédiction, celle de la recherche sans fin d'un amour par essence impossible.

 

http://a2.tvspielfilm.de/imedia/9571/4319571,X_ZeTu3+001x40FBhqwhtXoUF7bt+Qamt6ZXlip4kUvY+4oH_fbEpRbtj4Zub5e6jEcDMsJxX_yLRqxCvaC3fg==.jpgMais ce qui fait la force de ce film, est également sa faiblesse, car aussi bon que soient les femmes, le traitement des personnages secondaires, tous masculins, est quant à lui quasiment bâclé. On sent comme un je-m'en-foutisme dans les seconds rôles, et ça... Et bah c'est pas bien !! Entre un agent de police cucul et des filcs pseudo badass même pas foutus de se poser des questions lorsqu'ils voient une nana brûler vive au contact de la lumière du soleil, les mecs ne sont pas forcément très bien représentés. Peut-être est-ce pour faire ressortir le coté séductrice de nos petites vampires, mais ces rôles écrits à la va vite apportent involontairement un coté presque sexiste, voire opportuniste. Comme si le réal s'était dit "faut qu'on montre que les filles c'est bien et les garçons c'est caca".

 

Un coté fort dommage, rattrapé par une technique et une réalisation haut de gamme, appuyée par des VFX qui tiennent plus que la route. On en prend plein la vue de bout en bout (putain la lumière déboiiite !) Et ça ça fait plaisir. La petite cerise sur le gâteau quoi :)

 

Bref, un film qu'il faut voir, parce qu'il fait beaucoup de bien en ces temps de vampires qui brillent au soleil ("MEGALOL"), auquel on pardonnera ses petites erreurs de parcours, et un final tourné et monté à l'arrache. Pour cela Herr Gansel, tu récolteras quand même un petit 4/6 (tu aurais pu avoir mieux, mais reconnait que louper sa fin, c'est TRES agaçant !).

Publié dans cinoche

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